Bandits-Mages et l’École nationale supérieure d’art de Bourges vous invitent à la Table ronde le Mercredi 3 Octobre 2018 de 17h00 à 19h00, au palais Jacques Cœur à Bourges.
Cette table ronde amènera, sous l’intitulé Le rapport de l’œuvre au monument historique, un regard réflexif sur l’exposition FICTION.
L’œuvre de Pierre Coulibeuf est caractérisée par un intérêt particulier pour le lieu — lieu de tournage pour ses films, lieu d’exposition pour ses installations. Dans son processus de création, le film a toujours pour origine un lieu réel, une architecture. Dans la conception de ses installations, le lieu d’exposition est pris en compte, au point de faire partie intégrante de l’œuvre, à l’instar d’une œuvre d’art public. De ce fait, l’œuvre « installation » est toujours en devenir, le contexte d’exposition modifiant à chaque fois le dispositif — et donc la perception de l’œuvre par le regardeur.
En outre, l’œuvre de Coulibeuf est essentiellement transdisciplinaire : plusieurs champs artistiques sont impliqués dans le processus de création de chacune de ses œuvres.
Thématiques :
– LA QUESTION DU LIEU :
L’exposition dans un musée, un monument historique ; le rapport à l’architecture ;la relation art contemporain / patrimoine ; l’invention d’un parcours dans le lieu (la figure du labyrinthe) ou l’invention d’un lieu autre ; le rapport du corps au lieu ; comment une œuvre se révèle dans un lieu et inversement : comment un lieu se révèle grâce à une œuvre, à l’opposé d’un principe d’exposition traditionnel ; le postulat du « génie du lieu » : les artistes et les architectes qui ont inspiré ou façonné le lieu, mais aussi ceux qui ont pu l’habiter, font du lieu un lieu « actif » (avec lequel les œuvres choisies peuvent dialoguer) ; la question de l’accès à l’œuvre, par le biais du monument historique ; la question de la médiation : à la fois par rapport à l’œuvre – et au lieu « monument historique » : entrée sensible vsdiscours savant.
– LA QUESTION DE LA TRANSVERSALITÉ :
Entendu comme recherche formelle, le cinéma (film et installation) peut ressortir aux nouvelles pratiques de création transversales. Ces pratiques expérimentent des processus de rencontre, des manières de créer ensemble, inventent de nouveaux modes de différenciation, suggèrent des espaces et des temporalités encore inconnus. La dimension transversalefait communiquer les artistes, les œuvres, celles-ci et le regardeur. Elle génère, de toutes parts, des formes et des problématiques originales qui interagissent les unes avec les autres. Elle fait écho au porosdes Grecs, cette intelligence du passage, du chemin à tracer entre les choses. Dans ce cas, le cinéma est un lieu expérimental, une sorte de laboratoire où les modes de production et les pratiques artistiques se confrontent, se questionnent mutuellement — faisant naître ainsi un réseau d’énergies et d’idées.
Participants :
Jean-Christophe Royoux, conseiller pour les arts plastiques, DRAC Centre-Val de Loire, théoricien, critique d’art. François Michaud, conservateur en chef, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Pierre Coulibeuf, artiste cinéaste. Antoine Réguillon, directeur de l’ENSA Bourges. Emeric de Lastens, conseiller pour le cinéma, DRAC Ile-de-France, théoricien, critique de cinéma. Sylvie Lopez-Jacob, professeur de philosophie et de cinéma. Éric Degoutte, directeur artistique du centre d’art contemporain Les Tanneries, Amilly, Isabelle Carlier, directrice de Bandits-Mages.
Modérateur :
Antoine Réguillon
Isabelle Carlier
21h. Projection de films de l’artiste:
le court métrage Pavillon noir (copie 35mm)
le long métrage L’Homme noir (DCP).
Au Cinéma art et essai de la Maison de la Culture de Bourges. Avec le concours du CNC.