Bandits-Mages vous invite au deux premières séances du cycle de cinéma IMAGES & VOIX DU SUD, programmées, composées et présentées par Olivier Hadouchi, chercheur & programmateur indépendant, docteur en études cinématographiques.
« Pour mieux chanter et documenter le monde avec de l’audace, de l’expressivité et de l’inventivité. »
Jeudi 23 mai à partir de 18h00
Haïdouc – Bandits-Mages Antre Peaux / 24-26 route de la chapelle 18000 Bourges
Tarif : Libre participation
18H00 · 1ÈRE SÉANCE
Les Traces & L’oubli de Hamid Smaha, France, 1998, 52 mn
Ce documentaire montre l’engagement des artistes peintres contre la Guerre d’Algérie en ayant recours à des images d’archives, des extraits d’œuvres et des entretiens avec de grands témoins de cette période tels que Diego Masson, Henri Alleg, Abdallah Benanteur, Jean-Jacques Lebel ou Pierre Vidal-Naquet.« C ’est un fragment oublié de la « Guerre sans nom ». En surgissant violemment dans le paysage orientaliste, l’insurrection algérienne de 1954 fait éclater la vision coloniale de l’Algérie. Picasso, Matta, André Masson, Kijno, Erro et bien d’autres ont marqué par des œuvres-témoins leur esprit de résistance et leur condamnation de la guerre. (…) De la dénonciation des massacres et de la torture à l’appel à l’insoumission du Manifeste des 121, les artistes révoltés sont de tous les combats, individuellement ou par l’agit- prop collectif…» (Hamid Smaha).
Barberousse mes sœurs de Hassen Bouabdellah Algérie, 1985, 1h02
Le réalisateur a filmé les réactionsd’anciennes détenues, réunies dans un cinéma du centre d’Alger, autourde la projection d’un film consacré àla vie dans la prison de Serkadji (au- trefois nommée Barberousse) durant la guerre d’indépendance, qui avait oublié d’évoquer la présence des femmes. Comment vivaient-elles leur détention ? Comment évoquer & re- transcrire des moments (parfois très difficiles et volontiers traumatisants) de lutte contre l’oppression et de résistances solidaires contre l’emprisonnement et le système colonial ?
Séance en présence du cinéaste Hassen Bouadellah
21H00 · 2ÈME SÉANCE
Nouba de Katia Kameli, France, 2000, 5’30 mn
« Derrière une esthétique de clip vidéo se noue ce qui pourrait être un drame. Nouba est le film d’une réalité lointaine, exotique, décalée par une musique déterritorialisée. Le mot « nouba » est emprunté à l’arabe maghrébin nuba correspondant à l’arabe classique nawba, « à tour de rôle », ou « se succéder ». Le mot est passé en français par l’armée coloniale d’Algérie, avec le sens de « musique des tirailleurs algériens ». Il a pris le sens de « noce, fête » dans l’usage familier dès 1898 dans la locution « faire la nouba ». Ce titre est aussi un hommage au film d’Assia Djebar La Nouba des Femmes du Mont Chenoua, (1977), le premier film d’une algérienne. » (Katia Kameli)
The Storyteller de Katia Kameli, France, 2012 12 mn
« La halqa ou cercle de spectateurs, est pratiqué sur la place de Jamaa El Fna de Marrakech. Le hlaïqya, (artiste qui animent les halqas) et le porteur d’une tradition marocaine ancestrale. Abderahim Al Azalia est un conteur particulier, il interprète à sa manière des films de Bollywood. Pour The Storyteller, il intervient dans le théâtre Royal de Marrakech, à l’intérieur d’un opéra inachevé, une ossature de béton. Il y interprète Dosti de Sayten Bose, un classique du genre en noir et blanc. La boucle est bouclée lorsqu’ Al Azalia nous raconte comment Ramu et Mohan, les deux protagonistes de Dosti échappent à leur condition. En effet, alors qu’ils jouent de la musique un cercle se forme autour d’eux. » (Katia Kameli)
Le roman algérien chap. 1, de Katia Kameli, France, 2016 16’35 mn
« Le Roman Algérien est une vidéo pensée comme une immersion dans l’histoire Algérienne, et dans la mémoire des hommes au travers d’une collection d’images. Le film se déroule rue Larbi Ben M’Hidi, à Alger, où Farouk Azzoug et son fils tiennent un kiosque nomade où ils vendent de vieilles cartes postales et des reproductions d’archives photographiques. Le fond est composé d’images très variées (…). Elles semblent classées aléatoirement mais autorisent beaucoup d’associations, comme une sorte d’Atlas Mnemosyne algérien. Hors des images du kiosque on aperçoit la ville, et on peut entendre la voix de ses habitants, des historiens, des étudiants, des écrivains, qui expliquent leur lien avec ces images et à l’histoire de leur pays. » (Katia Kameli)
Untitled de Katia Kameli, France, 2011, 2’30 mn
« La vidéo Untitled filmée à Alger, lors du Printemps Arabe, fait allusion à la situation des femmes dans le monde arabe et interroge l’idée de révolution. Ici il s’agit d’une révolution silencieuse, où les bannières muettes ne montrent aucun slogan. » (Katia Kameli)
Séance en présence de l’artiste franco-algérienne Katia Kameli
Lettre à ma sœur de Habiba Djahnine, Algérie, 2006 1h08
Lors de la préparation de ce film, la cinéaste écrivait :
« Nabila Djahnine, ma sœur, a été assassinée le 15 février 1995 à Tizi-Ouzou, une ville importante de la Kabylie. Nabila était présidente de l’association de défense et de promotion du droit des femmes « Thighri N’tmettouth » (« Cri de femme ») basée dans cette ville. En 1994, Nabila m’avait écrit une lettre, elle me racontait l’escalade de la violence, la répression, les assassinats, les espoirs si maigres et son désarroi face à l’action quasi impossible en ces années de plomb. J’étais alors partie vivre pour quelques temps dans une ville du Sahara Algérien. Dix ans après l’assassinat de Nabila, je retourne en Algérie pour faire ce film. « (Habiba Djahnine)
Séance en présence Kahina Redjala (membre de ACDA : Agir pour le Changement Démocratique en Algérie)
L’ensemble du programme est consultable ici