Noir profond – Exposition de Magali Sanheira du 2 au 15 février, Haïdouc

Noir profond – Exposition de Magali Sanheira du 2 au 15 février, Haïdouc

BANDITS-MAGES vous invite à l’exposition de l’artiste Magali Sanheira du 2 au 15 février de 14h à 18h (sauf dimanche) au Haïdouc – 26, route de la chapelle, 18000 Bourges. 

Vernissage le 1er février à 19h00

Entrée libre participation

 

Noir profond

« Voir le noir du monde, son effroyable violence, et la triste Histoire des êtres humains qui se répète.

Il s’agit alors de faire face à un sentiment d’impuissance, grandissant, de sortir du déni et de rendre compte de ce qui est. De l’état du monde, de son effondrement, tant sur un plan écologique qu’économique.

Noir Profond invite à une expérience esthétique qui ne se borne pas à une fascination fataliste d’un éternel recommencement, mais encouragerait tout espoir. »

Magalie

Making Circle #7

2017 // Durée 21’02”. / HD, 16/9, stéréo, couleurs
Dessin ampli fié réalisé In Situ, charbon sur bois. Soutien à la production Bandits-Mages.

Debout face à une cimaise servant de surface de captation, je trace au charbon de manière répétitive un cercle de mon envergure dont la forme évolue et se transforme. Le son tient une place centrale dans la perception de l’œuvre. Il est modulé par le mouvement, le support et l’acoustique du lieu.

Au fur et à mesure, le morceau de charbon se désagrège. Il se réduit en poussière et le dessin s’agrandit, formant une expansion qui se réalise par la ruine et l’exploitation extrême des matériaux. La durée de la performance est définie par l’épuisement du geste et en fonction de l’évolution de la composition.

Se dessine ainsi l’empreinte visuelle et acoustique de l’effort qui invite à plonger dans un flux de sons concrets propices à la méditation. La contemplation de cet éternel retour invite aux questionnements sur le devenir et la transformation.

De cette entropie, j’ouvre mon dispositif pour Making Circle #7, et le fait sortir de l’espace clos pour l’intégrer à la nature, pour en partager les sonorités.

Fleur bleue et rose blanche

2012

Composition florale suspendue : Aiguille à larder, fleur bleue, rose blanche Dimensions variables.

L’objet rappelle un Ikebana, art japonais qui se distingue, par sa symbolique, son asymétrie et sa recherche de l’utilisation de l’espace.

Cet Ikebana se compose d’une rose blanche et d’une fleur bleue maintenues par un lardoir, tige creuse métallique ouverte dans sa longueur, permettant d’insérer du lard dans l’épaisseur des pièces de viande. 

« Fleur bleue et Rose blanche » revisite l’histoire allemande :

« Die Weiße Rose » est le nom d’un groupe de résistants Munichois, fondé en juin 1942, composé de quelques étudiants et de leurs proches et soutenus par leur professeur de philosophie Kurt Huber. Révoltés par le totalitarisme hitlérien et les souffrances causées par la guerre, leur convictions sont fondées sur une profonde culture humaniste. Les étudiants se référèrent dans leurs tracts qui sont un appel vibrant à la conscience collective, notamment à Goethe et Novalis.

Après leur exécution en 1943 par la Gestapo, des millions d’exemplaires de leur dernier tract seront lâchés sur le territoire allemand par l’aviation anglaise, perpétuant ainsi l’œuvre de résistance éthique.

« Die  blaue  Blume »   quant  à  elle  s’inspire  du  roman  inachevé  de  Novalis  « Heinrich  von  Ofterdingen ».  Le fragment commence avec le rêve de la fleur bleue qui devient le visage d’une jeune fille. A son réveil Heinrich se met à la recherche de cette fleur.

Chez Novalis, cette fleur symbolise l’amour absolu qu’Henri porte à Mathilde mais aussi l’union du rêve et du réel, signe des affinités des deux mondes.

L’expression devenue célèbre de « fleur bleue » préfigure un des grands objectifs du romantisme allemand, c’est à dire la recherche du paradis perdu, la communication avec la nature et la proximité de la mort.

We were hungry before we were born

(Nous avions faim avant d’être nés)

2012
Laque blanche murale, 126 x 174 cm.
Crâne humain soclé et doré à la feuille d’or 22,5 carats.

We were hungry before we were born est une vanité, s’inscrivant dans la continuité du genre qui invite à méditer sur le caractère fugace de la vie, la fuite du temps.

Sur une surface rectangulaire blanche, brillante, immaculée, s’y trouve soclé un crâne humain.

Sa cavité à été dorée à la feuille d’or, mettant en lumière un relief rhizomique et accidenté, et plaçant la « préciosité » à l’intérieur du crâne.

Memento mori symbolise science, richesse, puissance, beauté, fragilité, destruction, et triomphe de la mort.

Le titre, We were hungry before we were born, renvoie à une forme de constat, de résilience ou de sursaut, face à un avenir qui semble déjà dressé.

Pour plus d’informations contacter Olivia EARLE par mail // Ligne direct +33 02 48 50 42 47‬

A propos de Magali Sanheira

Ma pratique s’inscrit dans un champ multidisciplinaire.

Dans une quête de sens, il y a un va-et-vient constant entre le sujet abordé et le choix des outils et des matières.

La rencontre fortuite avec un objet abandonné est souvent l’élément déclencheur.

Mon rapport à la musique est instinctif.

Audiophile, j’intègre le son dans ma pratique comme un matériau sculptural à part entière, me permettant de travailler sur une dimension supplémentaire : l’espace acoustique.

©-Nadia-Rabhi
©-Nadia-Rabhi

Je développe une recherche autour de formes et de volumes géométriques simples, voire élémentaires, des formes archétypales.

Je procède à des captations environnementales en glanant des objets et des sons ici et là. Puis c’est à partir de ces fragments que je vais disséquer et analyser des processus de fonctionnement qui nous entourent.

Ainsi, je renverse, démonte, re-combine ces divers objets et matériaux comme pour expliquer des logiques.

Celles de certains archétypes mythologiques où je me suis plus particulièrement intéressée à des figures féminines, celles qui s’opposent, les règles d’un jeu où toute victoire est obsolète, ou encore pour cartographier des territoires où la dérive n’a pour but que la mise en place d’une nouvelle stratégie d’occupation poétique du territoire.

J’explore des techniques artisanales inédites lorsque nécessaire, détourne des technologies industrielles, et transforme des restes pour souvent les laisser bruts.

Ces objets tentent d’interroger les systèmes d’une société fondée sur la violence, l’obsolescence programmée, la vitesse, la chute, le leurre, et notre relation à l’autre dans cette société.

Ces objets qui se rattachent à des histoires, ou à des événements qui marquent l’histoire qui se fait, puisent dans leur potentiel narratif pour proposer d’autres futurs possibles.