Jeux de construction : un partenariat entre Bandits-mages, le cinéma de la maison de la culture de Bourges et l’école nationale supérieure d’art de bourges.
Le cinéma de la Maison de la Culture de Bourges ouvre – déjà – pour la sixième fois ses portes à BanditsMages et, à nouveau cette année, à une programmation composée par Érik Bullot, cinéaste et enseignant à l’École nationale supérieure d’art de Bourges. Nous vous invitons à des «jeux de construction» dans le lieu solennel de la salle de cinéma où chaque film est présenté, et où nous pouvons échanger autour d’un verre à l’issue de la projection.
« Si le cinéma contemporain nous a désormais habitués aux récits digressifs, aux bifurcations narratives, aux ellipses et aux analepses, au post-mortem, aux ouvertures in medias res, confuses et rétrospectives, il est instructif de revenir sur quelques films de la modernité qui ont déjà exploré les paradoxes et les troubles temporels. Ce fut le souhait exprimé par Jean Epstein dès 1927 à propos de son film La Glace à trois faces : «Comme dans l’obscure syntaxe d’une phrase latine, du verbe final, on remonte au sujet». Au cours des années 1960, les cinéastes se sont plu à développer les arcanes du récit selon des volutes souvent excessives, déroutantes, oniriques et fabuleuses, en vue de produire chez le spectateur une désorientation narrative. Mais qu’en est-il de ces jeux ? Quel est leur moteur ? Au-delà de l’exploration des seules virtualités temporelles de la fiction, ne s’agit-il pas de procéder à un renversement de l’ordre établi et de l’autorité ? Qu’il s’agisse de la transgression de la Loi chez Buñuel, du mensonge comme faux-fuyant chez Robbe-Grillet, de stase temporelle chez Duras, de dédoublement chez Bergman ou d’anamnèse impossible chez Tarkovski, chacune de ces œuvres produit un labyrinthe symbolique qui confronte le sujet à ses puissances de libération. En regard de ces œuvres caractéristiques du cinéma moderne, deux films plus récents — 200% de Nicolas Boone et Olivier Bosson et Belle Dormant d’Adolfo Arrieta — actualisent à nouveaux frais les promesses d’un art de la désorientation nommé cinéma ». Érik Bullot
Le programme est consultable ici