Bandits-Mages a accueilli l’artiste Magali Sanheira dans le cadre de la production de son projet Making Circle #7.
Magali Sanheira est née en 1977. Elle est diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy en 2003. C’est une artiste multidisciplinaire privilégiant l’articulation entre perceptions visuelles et sonores. Le son est envisagé comme un matériau sculptural à part entière qui permet de travailler sur l’espace acoustique.
Elle construit une recherche autour de formes et de volumes géométriques simples et glane dans l’environnement des objets et des sons qui constituent la matière première de son œuvre. Ces objets tentent d’interroger les systèmes d’une société fondée sur la violence, l’obsolescence programmée, la vitesse, la chute, le leurre, et notre relation à l’autre dans ce contexte. Elle explore des techniques artisanales, détourne des technologies industrielles et transforme les restes pour souvent les laisser brut.
Depuis 2010, elle développe un dispositif intitulé Making Circle, processus de dessin amplifié. Dans ses travaux, le dessin amplifié est une création graphique réalisée sur une surface sensible et conçu pour la captation sonore. Le trait génère sa propre matière sonore tout en révélant celui de son environnement. L’intention est de créer et maitriser l’accident pour approfondir le glissement entre musique et dessin. À ce jour elle a réalisé sept Making Circles dont trois pièces en vidéo.
Debout face à une cimaise servant de surface de captation, Magali Sanheira trace au charbon de manière répétitive un cercle de son envergure dont la forme évolue et se transforme. Le son tient une place centrale dans la perception de l’œuvre. Il est modulé par le mouvement, le support et l’acoustique du lieu.
Au fur et à mesure, le morceau de charbon se désagrège. Il se réduit en poussière et le dessin s’agrandit, formant une expansion qui se réalise par la ruine et l’exploitation extrême des matériaux. La durée de la performance est ainsi définie par l’épuisement du geste et en fonction de l’évolution de la composition.
Se dessine ainsi l’empreinte visuelle et acoustique de l’effort qui invite à plonger dans un flux de sons concrets propices à la méditation. La contemplation de cet éternel retour soulève des questionnements sur le devenir et la transformation.
Dans ce système entropique, Magali Sanheira ouvre son dispositif et le fait sortir de l’espace clos pour l’intégrer à la nature et lui donner une nouvelle perspective. La pièce se présente sous la forme d’un plan séquence dont la composition sonore intégrera les impromptus de la Nature.